PO du BAMBESCH (A.35)

 

Ce petit ouvrage à trois blocs est le voisin immédiat du KERFENT. A eux deux ils protégeaient la route nationale 3, d'importante stratégique évidente (elle relie Saarbrücken à Metz)

Mini historique du PO du BAMBESCH:

En mai-juin 1940 le Bambesch était commandé par le lieutenant André PASTRE, secondé par son officier-adjoint: le lieutenant Joseph TRUNKENWALD (du 156e RIF). La garnison comprenait un effectif d'environ 105 hommes, dont 4 officiers.

Le 15 juin 1940, conformément aux ordres, les équipages des casemates situées au sud de l'ouvrage (les BAMBI) évacuent leurs positions, incendiant lors du départ la réserve de Mazout : les feux de la ligne Maginot ne sont plus continus et le sud du Bambesch n'est plus protégé !

Les soldats allemands de la 167.ID en profitent pour s'y installer les jours suivants, ayant tout le loisir d'observer le Bambesch.

Le 20 juin 1940 peu après midi, un canon de 88.FLAK camouflé dans un angle mort, et plusieurs petites pièces de 37.PAK, commencent leurs tirs contre le bloc2 (au sud) de l'ouvrage. En quelques heures, les créneaux du bloc sont ravagés par les puissants projectiles de 88mm. La cloche GFM est criblée d'obus et le béton s'arrache par grappes entières ! Ce bloc devient alors intenable : il est évacué par son petit équipage qui se réfugie dans les dessous.

Le lieutenant Pastre appelle à l'aide: il téléphone au Kerfent pour demander des tirs d'appui, et à l'Einseling pour solliciter des tirs de la tourelle de mitrailleuses, pourtant hors de portée (...) il en va jusqu'à demander au Laudrefang d'assayer de faire intervenir ses mortiers de 81mm... eux aussi pourtant beaucoup trop éloignés. Plus rien ne peut soutenir le Bambesch.

Quelques sections allemandes (7.Kie/339.IR) se sont infiltrées dans le bois auquel l'ouvrage est adossé, les assaillants parviennent à s'approcher sans trop de dommages de l'arrière du BAMBESCH, dont la tourelle à éclipse du bloc 1 ne semble plus tirer, rendant la défense des dessus moins efficace.

On signale aussi des difficultés avec le système de ventilation de l'ouvrage, les aérateurs ayant été démolis par les tirs allemands venus de l'arrière : le dioxyde de carbone n'est plus rejeté dehors, ce qui rend rapidement l'atmosphère à l'interieur des plus dangereux ...

Vers 21h, les quatre officiers se réunissent et décident de se rendre "afin d'éviter la mort de l'équipage" (...)

***

Le 25 novembre 1944, le bois du Bambesch étant défendu par des éléments d'infanterie allemande, les soldats américains du 318th Infantry Regiment (80th US Infantry Division) lanceront une attaque de grand style pour les en déloger. Soutenus par des chars, les Américains captureront le Bambesch (pour la seconde fois de son histoire par l'arrière...). La plupart des dégâts visibles sur le bloc 3 datent de cette période.

Entretenu un certain temps par l'armée après la guerre, l'ouvrage a été racheté par la Commune de BAMBIDERSTROFF en 1974. Il s'agit du premier ouvrage de la ligne Maginot ouvert au public.

Les visites de l'ouvrage continuent depuis, au rythme de deux dimanches sur quatre, sous l'égide de l'association des Guides du Bambesch :)

 

Officiers du PO du BAMBESCH (juin 1940):
lieutenant
PASTRE
commandant de l'ouvrage
lieutenant
TRUNKENWALD
officier adjoint
lieutenant
BAUDON
médecin
sous-lieutenant
REGIS
chef du bloc 3

 

PHOTOGRAPHIES 2003 - www.kerfent.com

Bloc 3 (commandé par le sous-lieutenant Etienne REGIS)

Aspect général du bloc3 du BAMBESCH

Plaque commémorative

Créneau FM de défense latérale

A côté de la plaque on observe le renforcement en béton

Les deux créneaux de la chambre de tir abritent toujours leurs jumelages Reibel !

Au dessus: détails des supports porte-antenne, et des destructions causées après les combats...

Le projecteur exhibé le long de la rembarde provient en fait du bloc3 du Kerfent...

Le haut du mat du projecteur du bloc3, et les "dégâts" provoqués contre le béton pour la reconstitution... ou lors de l'arrivée des troupes US en 1944

Vue générale du fossé diamant, avec l'issue de secours du bloc, et le créneau FM de flanquement

Détails des dégâts à côté de la porte blindée...

Porte blindée du bloc3, avec à gauche l'inscription "1932"

Créneau FM de défense de la porte blindée...

Autre vue des dégats. La plaque blindée protégeait un aérateur (?) et l'antenne a disparu...

Au dessus du bloc, on observe les 2 cloches GFM de défense.

Les cloches GFM sont relativement "surélevées" et il a fallu les protéger avec un cône de béton

Les créneaux des cloches GFM prennent en enfilade les angles de tirs non couverts par l'armement principal du bloc

L'arrière de cette cloche semble bien avoir reçu quelques obus de 37mm lors de l'attaque...

Les dessus du bloc ont été nettoyés, on peut voir le béton sur toute sa surface. L'association a aussi installé une barrière (par prudence)

 

Bloc 1 (commandé par le sergent-chef CHASSARD)

La tourelle à éclipse du bloc1 du BAMBESCH, et derrière elle la cloche GFM prévue pour l'observation

Vue de profil de la tourelle à éclipse

La tourelle du Bambesch venait tout juste d'être équipée du canon antichars de 25mm quand l'attaque allemande se developpa en juin 1940.

La cloche GFM au soleil :)

Première petite cloche "champignon" de prise d'air pour le bloc

La seconde cloche champignon, avec une protection grillagée (?)

 

Bloc 2 (commandé par le sergent-chef GRANDIN)

Le bloc2, tout comme l'ouvrage en général, est adossé au bois du Bambesch...

La porte blindée du bloc, et à sa gauche un créneau FM de défense latérale

Au dessus de la porte blindée on observe les impacts causés par les tirs du 88.FLAK le 20 juin 1940

Vue générale du bloc2, avec ses créneaux et sa cloche GFM

Détails des dégats réalisés contre les créneaux et contre la dalle de protection (on a partiellement cimenté la dalle pour éviter la chute de quelques morceaux...)

Une plaque blindée protège un aérateur. Le béton a reçu bien des coups...

Créneau pour jumelage de mitrailleuses et ferraillages du béton démoli...

Les deux créneaux de la chambre de tir du bloc2 étaient orientés vers les casemates des BAMBI, au sud.

La cloche GFM émerge bien au dessus du bloc, on observe la multitude d'impacts. Un obus de 88 est encore planté dedans!

"Dessus" du bloc pendant les travaux d'installation de la barrière de sécurité (nombreux touristes...)

Détails des impacts causés à la cloche GFM !*

En contrebas, deux emplacements pour les mines et grenades destinés à piéger les abords de l'ouvrage...

* ce bloc2 est aussi doté d'une cloche lance-grenade, dont le mortier de 60mm n'a jamais été livré...

 

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