Le camp du Ban Saint Jean

 

Lors de la mobilisation de 1939, chacun des "nouveaux" régiments de forteresse était affecté à un sous-secteur, alignés le long de la ligne Maginot.

Le sous-secteur de Narbéfontaine, appartenant au SF de Faulquemont depuis les années 1935, était jusque là occupé par les hommes du 146e RIF. Un bataillon de ce régiment forma tout naturellement le nouveau 160e RIF à la mobilisation. Ce 160e RIF se constitua au camp de Ban Saint Jean, entre Boulay et Boucheporn.

Par la suite, le régiment fut rattaché au SF de Boulay, et défendit avec opiniâtreté les ouvrages et casemates situées entre le Mottenberg (sud) et le groupe des Coume (nord).

Les hommes partis en captivité après l'armistice de 1940, l'histoire du camp de Ban Saint Jean ne s'arrêtait pas là pour autant...

 

Des Soviétiques sur la ligne Maginot !

Suite à l'attaque de l'Union Soviétique, les Allemands vont transporter "à l'ouest" leurs nouveaux prisonniers. De nombreux prisonniers de l'armée Rouge seront ainsi emmenés sur la ligne Maginot, où ils seront forcés de démanteler les réseaux de barbelés et les rails antichars installés par les Français depuis des années... on les emploie aussi dans les mines de charbon (secteur minier de Forbach).

L'URSS n'ayant pas signé la convention de Genève (concernant le respect des prisonniers de guerre), on se doute des types de traitements infligés à ces milliers de soldats Soviétiques, par leurs geoliers allemands...

Les oubliés du Ban Saint Jean :

Le sort de ses prisonniers est assez flou, mais si des milliers de militaires soviétiques sont morts dans le camp de Ban Saint Jean pendant la guerre, le nombre exact de victimes reste officiellement "inconnu".

L'après-guerre marquant le nouveau phénomène de "guerre froide" entre l'Est et l'Ouest, personne ne sembla vraiment s'intéresser à ces Soviétiques (qui même pour leurs compatriotes n'étaient que des traîtres qui s'étaient rendus à l'ennemi...)

Depuis la chute du bloc Soviétique, seul le gouvernement ukrainien a pu recenser 3600 soldats (d'origine ukrainienne) dans les registres retrouvés en Allemagne, mais on ne retrouve par contre aucune trace d'éventuels survivants... il semblerait que toutes les fosses communes contenant les corps de ces "prisonniers de guerre" n'aient pas été retrouvées...

Le Ban Saint Jean embarrasse. On ne reconnaît pour le moment que les victimes ukrainiennes, mais le nombre total de soldats soviétiques morts dans (et autour) du Ban Saint Jean est certainement bien plus élevé (certaines sources parlent de 23 000 morts*). Cette petite page est là pour essayer de sauvegarder le souvenir de ces milliers de soviétiques, morts sur la ligne Maginot.

*Si le massacre du Ban Saint Jean venait un jour à être prouvé, s'il venait vraiment à intéresser les autorités, il s'agirait du plus important massacre organisé en France pendant la guerre (le Struthof, par exemple, n'ayant été le théâtre du meurtre "que" de 15 000 prisonniers...)

 

Que reste-t-il du camp de Ban Saint Jean ? : la cité des officiers, le château d'eau, quelques garages... le reste a été rasé par les autorités dans les années 2000, par "prudence". Le terrain est d'ailleurs toujours propriété de l'armée. Une plaque déposée dans le camp par les Ukrainiens de France a même disparu, elle a été reconstruite et se trouve maintenant au cimetière de BOULAY-MOSELLE (57)

 

Cliquez sur les photos pour les agrandir !

PHOTOGRAPHIES PRISES LE 08 MAI 2003 - www.kerfent.com

Les "maisons" des officiers sont encore dans un état extérieur intéressant

L'intérieur est plus inquiêtant, l'endroit a été brûlé...

Les restes d'un escalier...

De petits "garages" font des restes du lieu un endroit semblable à un petit village...

D'autres maisons du ban Saint Jean, elles abritaient certainement l'administration allemande du "stalag"...

Elles sont plus ou moins ensevelies sous la végétation...

Le clocher en bois de l'ancienne chapelle du 160e RIF est toujours là !!

Le chateau d'eau du camp, avec la place d'armes.

Trappe d'accès à une chambre de coupure (téléphones souterrains de la ligne Maginot)

Au cimetière de Boulay on peut voir les ossuaires des prisonniers soviétiques morts dans le camp...

Seul le gouvernement Ukrainien a, semble-t-il, pensé à se souvenir de ses 3600 soldats.

Autre vue du monument ukrainien, installé à Boulay-Moselle (57)

A la fin de la guerre, juste retour de situation: des soldats allemands prisonniers seront enfermés dans ce "stalag" en attendant la fin de la guerre. Selon les témoignages, ils étaient surveillés par des Tirailleurs Marocains (armée française), et eurent même la permission (pour s'occuper) de se creuser une piscine !

 

Mon ami Fabrice fait des recherches sur le Ban Saint Jean, nous ne manquerons pas de vous tenir informés de nos découvertes. N'hésitez pas à nous faire part de vos impressions sur le sujet.

Visitez le tout nouveau site du BAN SAINT JEAN pour y découvrir une multitude de détails et de photos sur cet endroit tragique, dont le devoir de mémoire a été trop longtemps ignoré...

http://membres.lycos.fr/campdebansaintjean

 

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