Les tirs de couverture du bloc1:

Le bloc1, situé entre le bloc3 qui vient d'être perdu, et le bloc2 où l'on subit encore des tirs, est obligé de balayer avec ses mitrailleuses "l'arrière" de la place, c'est à dire le bois du Kerfent où l'ennemi tente de progresser. Pourtant dans cette bataille, l'ennemi semble l'oublier... après leurs tirs dévastateurs, les 88 se sont tus (en fait, l'un d'eux change de position et va se retrouver dans l'allée forestière, face au bloc2).

Pour les Allemands à ce moment, il s'agit de trouver "une entrée" au Kerfent. Cette entrée sera obligatoirement un bloc-casemate et non pas un bloc-tourelle enterré et dépourvu d'entrée.

Harcellées au fusil et par quelques canons de 37mm, les mitrailleuses de la tourelle à éclipse ripostent et mitraillent les arbres. Elle effectue aussi des tirs contre le bloc3 qui vient d'être évacué, et dont "il faut protéger les abords". De son unique cloche GFM, le fusil-mitrailleur du bloc lance lui aussi quelques rafales "au hasard". La tourelle est l'élément le plus dangereux qui pourrait inquiéter les Allemands au Kerfent: elle est bien dotée d'un canon court de 25mm anti-chars mais celui-ci ne tire que des obus perforants, inefficaces contre de l'infanterie. Pourtant les mitrailleuses tirent; l'adjudant Faynot (chef du bloc) essaye de couvrir les autres blocs et de protéger le sien.

 

Les tirs du MOTTENBERG:

Vers 6h30, l'attaque du Kerfent bat son plein. L'oberst Von Lichtenstern, chef du 339 I.R, se trouve dans les bois derrière le Kerfent. Il observe les tirs des 37mm contre le Bloc2 et encourage par sa présence l'assaut des hommes de la 3 Kompanie qui évoluent le long de l'allée forestière... soudain, le colonel reçoit une balle dans la tête et s'effondre, sans connaissance, dans les bras du leutnant Dippold. Avec l'aide de l'oberleutnant Huber, Dippold transporte le colonel au poste de secours du bataillon (dans le bois), puis des hommes du peloton de signalisation le brancardent jusqu'à l'infirmerie du régiment, installée à Zimming (ancien café Collet), où l'officier-médecin Götz lui prodigue les premiers soins. Devant la gravité de la blessure, il faudra évacuer le colonel vers l'hopital de Volklingen...

Il semble que le colonel ait été touché par les mitrailleuses de la tourelle du Mottenberg. Ces tirs de couverture du Mottenberg étaient effectués "au hasard" dans les bois, pour "essayer de toucher quelqu'un d'en face" (là encore la chance fait souvent bien les choses ...). Pour les Allemands le coup est rude: le colonel du 339 I.R est tombé face au Kerfent. Il faudra au major Gollé de rudes efforts pour "reprendre les hommes en main" et relancer l'attaque contre le Kerfent, qui malgré les dégats visibles "résiste avec acharnement".

L'oberst Von Lichtenstern succombera à ses blessures en fin de soirée, dans une clinique près de Sarrebrück.

 

L'attaque contre le bloc2:

Suite au massacre du bloc3 et à sa neutralisation, l'effort allemand se porta vers le bloc2 (au nord) qui restait la seule vraie "entrée" du Kerfent, avec sa porte blindée. L'assaut fut cependant gravement compromis par la chute du colonel Von Lichenstern, mortellement blessé par les tirs de couveture effectué par le Mottenberg dans les bois du Kerfent. "Le moral du I/339 IR en prit un coup", les soldats hésitèrent... le major Gollé, chef du 1er bataillon, redressa admirablement la situation et réconforta ses hommes par sa présence. Ses efforts relancèrent l'attaque et l'assaut reprit !

Les petits canons PAK de 37mm n'avaient cependant pas pu venir à bout des armes du bloc2. Seuls deux FM avaient été détruits dans leurs embrasures, et les cloches GFM étaient encore relativement en état pour défendre l'entrée du bloc. Pour poursuivre l'assaut, le Major Gollé téléphona à son artillerie et demanda à ce qu'un canon de 88mm prenne position dans l'allée forestière. L'une des pièces installée au Bambesch fit mouvement vers Zimming pour s'engager dans l'allée.

A 7h30, le canon de 88mm commence son travail de destruction. Il s'en prend principalement à la cloche GFM "nord" du bloc, qui est vite perforée. L'infanterie allemande profite de ces tirs pour s'avancer vers l'ouvrage. L'artillerie de campagne (105 et 150mm) règle ses tirs sur le bloc, dans lequel l'équipage est secoué à chaque explosion... les artilleurs de la compagnie de Panzerjäger (anti-chars) du 339 I.R avancent aussi leurs petites pièces de 37mm, et visent les crénaux de flanquement que le 88mm dans l'allée ne peut pas atteindre, à cause de son angle de tir limité. Le duel commence entre les mitrailleuses de 7,5mm françaises et les canons de 37mm allemands. Le sous-lieutenant Robert Kuntz, chef du bloc2, compte les coups et tente de contenir les "fantassins allemands qui se regroupent certainement pour l'assaut" ...

 

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